[Manga] AIKa R-16
AIKa R-16 est un manga illustré par Fujishima Shinnosuke. Sorti le 18 janvier 2008 aux éditions AKITA SHOTEN dans la collection Champion RED Comics, l’unique volume compte quatre chapitres. Ce manga est l’adaptation de l’OVA AIKa R-16:VIRGIN MISSION.
Un vrai torchon
L’histoire n’est pas la même que celle de l’OVA mais le début y ressemble fortement. Sumeragi Aika, se voit donner un rendez-vous au sein de son lycée par le biais d’une mystérieuse lettre. Lorsqu’elle se rend sur les lieux du rendez-vous, elle y trouve une jeune fille inconsciente qui porte un étrange pendentif en forme de clé. Alors qu’elle tente de porter secours à la jeune fille, Aika est attaquée par un gang mais est sauvée par l’arrivée inopinée de ses amies Shinkai Eri et Minamino Karen. Toutes les trois décident de tirer l’affaire au clair.
Malheureusement, AIKa R-16 ne suit pas les traces du manga AIKa, relativement correct, mais plutôt celles de l’OVA dont il est l’adaptation. Et c’est déplorable : on trouve des petites culottes et des poitrines dénudées sur presque toutes les pages. Se baigner, dormir, se battre, nager… Le moindre mouvement, la moindre action sert à dévoiler une culotte ou une paire de seins. Ça en devient malsain et la lecture du manga met extrêmement mal à l’aise. Alors certes, on peut trouver plein de raisons de ne pas se sentir coupable, regardez je vais même vous en donner quelques unes : non, il n’y a rien de pornographique, pas de relations sexuelles, oui, il y a bien pire comme manga, oui c’est de la fiction et oui, je sais, culturellement, les Japonais ne sont pas comme les Occidentaux mais quand même, ce genre de manga pose des questions vis-à-vis de fantasmes relativement inavouables et assez tordus, non ? On s’assoit un peu sur la morale et la représentation de la femme, là.
Stress et nonchalance
On retrouve donc Sumeragi Aika, salvager de classe C, qui se distingue toujours par ses capacités physiques, sa vigueur et son manque de ponctualité. Elle est toujours accompagnée par son amie, l’autoritaire Shinkai Eri, présidente du club de chasse aux trésors et de Minamino Karen, leur aînée d’un an, qui se montre moins taciturne que dans l’OVA.
Ensemble, elles tentent de résoudre un mystère à la demande de leur camarade Suzushiro Kiyoka. Cette dernière est timide, maladroite et facilement impressionnable. Heureusement, elle peut compter sur ses amies qui, sur un malentendu, deviennent les antagonistes de l’histoire. Le duo formé par Aika et Eri fonctionne sur le mode « elles sont amies mais se disputent tout le temps ». En général, c’est efficace mais là, au milieu de la vulgarité, c’était juste agaçant.
Il n’y a aucun respect pour les personnages. Le mangaka Fujishima Shinnosuke fait de son lecteur un voyeur en l’entraînant dans l’intimité des personnages. La nudité qu’il impose page après page est laide, vulgaire et ne laisse aucun répit. Les scènes de bain et de piscine m’ont particulièrement mise hors de moi. Est-il vraiment nécessaire de voir un personnage prendre son bain ? Se faire déshabiller dans une piscine ? Cette représentation hyper-sexualisée des personnages, c’est misérable. Pour se dédouaner, les Japonais vont vous dire que cette représentation non réaliste des personnages ne peut pas atteindre le public. Ben moi, je trouve ça dégradant.
Mal à l’aise
Franchement, je n’aurais pas tant râlé s’il n’y avait eu que de la petite culotte. Montrer une culotte, ce n’est certainement pas très classe mais ce n’est pas aussi dégradant qu’un défilé de poitrines de tailles ridicules par dessus le marché (la fameuse représentation non réaliste des personnages). Quel intérêt artistique, Fujishima Shinnosuke a-t-il trouvé à dessiner AIKa R-16 ? Je ne veux pas me la jouer moralisatrice (trop tard) mais franchement, les mangaka qui dessinent ce genre de bêtises me dégoûtent. Pourquoi ne pas raconter une vraie histoire avec un vrai scénario et des personnages qu’on a envie d’admirer, auxquelles on a envie de s’identifier ? Parce que là, qui a eu de la sympathie ou tout autre sentiment positif envers les personnages ? Qui a eu envie d’être à la place d’Aika, Eri ou Karen ?! Personne, hein !
Lire AIKa R-16 est une belle perte de temps. Strictement rien de positif ne ressort à la lecture de ce manga. J’ai eu le sentiment qu’en dessinant un tel torchon, Fujishima Shinnosuke a manqué de respect à ses personnages, à ses lecteurs et à lui-même. On ne me reprendra plus à lire quoi que ce soit de ce mangaka qui, d’après ce que j’ai vu sur Twitter ne dessine de toute façon que ce genre de choses. Je lis des manga pour me divertir, apprendre des choses, connaître de belles émotions… pas pour être mise dans la peau d’un vulgaire voyeur, me mettre mal à l’aise et finir en colère. Le mot de la fin c’est bien sûr : évitez AIKa R-16, passez votre chemin ! Des inepties pareilles ne méritent pas d’être lues.
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[…] le déplorable manga AIKa R-16, je m’attendais aux pires infamies pour AIKa ZERO et je n’avais vraiment pas envie de […]