[Manga] Fushigi Yūgi
Fushigi Yūgi est un manga illustré par Watase Yū. Le premier des 18 volumes est sorti le 26 mai 1992 aux éditions SHOGAKUKAN dans la collection FLOWER COMICS. Le manga avait été pré-publié à partir de la même année dans le magazine bimensuel Sho-Comi des éditions SHOGAKUKAN.
La bonne recette du shōjo manga
Dans une salle interdite au public de la bibliothèque municipale, deux collégiennes, Yūki Miaka et Hongō Yui, trouvent un livre dont la préface indique que celui qui lira l’histoire en entier obtiendra les mêmes pouvoirs que l’héroïne et verra ses vœux exaucés. Miaka et Yui sont aspirées dans le livre et arrivent dans un monde qui ressemble à la Chine ancienne. Elles y font la rencontre de Tamahome, un garçon qui porte le signe 鬼 (démon) sur le front. Miaka et Yui parviennent rapidement à regagner leur monde mais de retour chez elle, Miaka se dispute avec sa mère et quitte la maison. Elle retourne dans le monde du livre et ne parvient cette fois plus à en sortir. Pour pouvoir retourner dans son monde et pour sauver le royaume de Kōnan dans lequel elle se trouve, Miaka devient la prêtresse de Suzaku.
Après Shishunki miman okotowari, Watase Yū est de retour avec une série plus longue et plus complexe. Fushigi Yūgi est un énorme succès commercial et c’est certainement son œuvre la plus populaire. Personnellement, c’est mon œuvre préférée chez cette mangaka. Une héroïne entourée de bishōnen, dans un monde alternatif : c’est LA bonne recette du shōjo manga. Watase Yū a toujours un bon commentaire à écrire en marge et n’a pas perdu son sens de l’humour. J’aime autant sa façon d’exacerber l’amitié, l’amour et la haine des personnages que ses parodies de scènes dramatiques du manga. Son dessin est toujours aussi beau, plus assuré et offre un plaisant voyage en bonne compagnie (Tamahome, Hotohori et Nakago font partie de mes personnages de manga favoris toutes catégories confondues). Même vingt ans plus tard, les dix-huit volumes se lisent facilement et rapidement.
La prêtresse de Suzaku
Yūki Miaka est l’héroïne de Fushigi Yūgi. C’est une fille enjouée qui ne manque aucune occasion de se goinfrer. Aucune. Elle vit avec sa mère divorcée qui l’élève seule et son frère aîné, Keisuke. Pour ne pas décevoir les attentes de sa mère et pour ne pas être séparée de son amie Yui, Miaka se met la pression pour intégrer le lycée très élitiste Jōnan. Coincée dans le monde du livre, elle devient la prêtresse de Suzaku et part à la recherche des sept guerriers stellaires de Suzaku : Tamahome, Hotohori, Nuriko, Chichiri, Tasuki, Mitsukake et Chiriko. Tamahome est l’aîné d’une fratrie de cinq enfants. Pour subvenir aux besoins de sa famille, il se rend dans la capitale du royaume de Kōnan pour travailler. Il est aussi obsédé par l’argent que Miaka par la nourriture. Hotohori est l’empereur du royaume de Kōnan où atterrit Miaka. Il combat à l’aide d’une épée divine. Lui aussi a sa petite obsession : il est subjugué par sa propre beauté. Nuriko est une courtisane d’Hotohori à la force surhumaine. Chichiri est le plus âgé des sept guerriers. C’est un moine, toujours de bon conseil, qui utilise des sorts tels que la transformation, le clonage et la téléportation. Chichiri termine la majorité de ses phrases par l’expression « nanoda« . Tasuki lance des attaques de feu à l’aide d’un harisen. Il fait partie d’un groupe de bandits qui parlent le kansaiben. Il est assez colérique et prompt à la bagarre. Mitsukake est le plus grand des sept guerriers. Il est taciturne et se contente de soigner ses compagnons. Il ne peut utiliser son sort de guérison plus d’une fois par jour. Enfin Chiriko est le plus jeune des sept guerriers. Malgré son jeune âge, il a passé avec succès l’examen impérial. Toutefois, ses capacités intellectuelles dépendent de la présence du signe 張 qu’il a sur le pied gauche.
Triangles amoureux
Les personnages sont nombreux mais plutôt bien développés même du côté des antagonistes. Les relations des personnages sont elles aussi bien approfondies et souvent mises à rude épreuve. Miaka et Tamahome voient régulièrement leur amour contrarié. En parlant d’amour contrarié, j’ai trouvé dommage que le triangle amoureux formé par Miaka, Tamahome et Hotohori ne soit pas plus exploité. Ça laisse bien sûr la place à d’autres personnages comme Nuriko et Tasuki mais là encore, ça n’est pas allé assez loin à mon goût. Ça, c’est mon avis personnel. Objectivement, je dirais que Watase Yū a savamment dosé les épreuves que doivent surmonter Miaka et Tamahome. Les triangles amoureux ne sont pas inventés par hasard : Watase Yū sait exactement où elle veut emmener ses lecteurs. Elle réussit aussi à bien équilibrer le drame et la comédie. La gloutonnerie de Miaka, son manque de culture et l’avarice de Tamahome servent régulièrement de chute.
Fushigi Yūgi est un classique en matière de shōjo manga. Il y a du bishōnen pour tous les goûts, de l’aventure, de l’humour et beaucoup, beaucoup d’émotions… tout pour passer un excellent moment. Le manga a parfaitement bien vieilli. Même vingt ans plus tard, il n’y a (presque) rien de choquant. Il n’y a que le Pokebell (service d’envoi de messages par radio) de Miaka qui trahit vraiment l’époque dans laquelle se déroule l’histoire. Je n’en ferai pas la critique mais pour ceux qui ont aimé Fushigi Yūgi, je recommande les treize romans, écrits par Nishizaki Megumi et illustrés par Watase Yū. C’est l’occasion de découvrir la vie des personnages avant les événements du manga.
Que de souvenirs sur ce Yu Watase, j’avais le premier tome que j’avais fait dédicacé par l’auteur à Angoulème (et que j’avais bêtement offert à une ex).
Waouh ! Tu as rencontré Watase Yū ! (Et tu as offert un trésor à ton ex…) 😛